16.
Le Nouveau Maître
Ce jour-là, Wellan emmena sa fille et son épouse au Royaume de Rubis, après avoir confié la surveillance du Château d’Emeraude à Santo. Les sujets du Roi Burge avaient déjà commencé à défiler dans la cour de la forteresse pour lui rendre hommage. La famille royale se tenait près du cercueil, silencieuse et grave. Lorsqu’on hissa finalement la dépouille sur le bûcher, Jenifael sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle songea un instant à se réfugier dans les bras de son père, mais le courage qu’affichaient ses cousins de Fal l’en dissuada.
Après les remerciements d’usage de la part du nouveau Roi de Rubis, Wellan repartit pour Emeraude. A son arrivée, le repas du midi était terminé. Jenifael se dépêcha de se rendre en classe. Tandis que les Chevaliers et leurs apprentis s’affairaient aux préparatifs de leur imminent départ, Wellan fut curieux d’aller voir comment le nouveau professeur de magie se débrouillait dans ses nouvelles fonctions. Il lui serait bien difficile de l’observer en secret, car tous les enfants possédaient la faculté de ressentir l’approche de leurs semblables. Il tenta tout de même le coup. S’entourant d’un écran de protection, Wellan gravit l’escalier de la tour et s’arrêta près de la porte. L’aspect soudainement différent de la grande pièce circulaire lui causa un choc.
En quelques heures à peine, Farrell l’avait débarrassée de toutes les petites tables d’étude dont Elund s’était servies pendant des décennies. Les tapisseries ne bloquaient plus les fenêtres et le soleil inondait joyeusement la salle de cours. Tous les élèves, y compris Jenifael, Liam et Lassa, étaient assis sur de gros coussins colorés devant leur nouveau maître.
— Tout ce qui se trouve ici-bas est semblable à ce qui existe dans l’univers des dieux, expliquait Farrell avec une assurance qui n’était pas celle du paysan. Dans les mondes célestes, il y a aussi des royaumes et même une hiérarchie que tous doivent respecter.
Derrière Farrell reposait un grand panier d’osier. Wellan y capta la présence de son poupon endormi. Son petit garçon de deux ans ne se trouvait nulle part. Sans doute Swan l’avait-elle gardé auprès d’elle.
Le paysan jeta un bref regard à Wellan, lui révélant ainsi que ses efforts pour passer inaperçu étaient vains. Farrell aurait pu le dénoncer, mais il choisit plutôt de poursuivre tranquillement la leçon.
— Quelqu’un peut-il me dire qui habite les plans supérieurs ? demanda le professeur.
— Les dieux ! s’écria Liam, heureux de connaître la réponse.
— C’est tout ?
— Non, répondit Jenifael avec un air sérieux. Il y a aussi des Immortels et des maîtres magiciens qui sont morts. Quant à la hiérarchie dont vous parlez, elle est bien plus complexe que la nôtre.
Wellan arqua un sourcil. De qui sa petite déesse tenait-elle ces renseignements ?
— Je vous prie de préciser, jeune dame, réclama Farrell.
— Eh bien, les dieux ne sont pas tous sur le même pied d’égalité. Parandar est à leur tête, il est vrai, mais il partage son pouvoir avec Theandras, la déesse de Rubis.
Wellan faillit en perdre son bouclier d’invisibilité. Il ne fut d’ailleurs pas le seul à s’étonner de la déclaration de la fillette.
— Qui t’a raconté cela, Jenifael ? s’enquit le paysan qui ressemblait tout à coup davantage à Onyx qu’à Farrell. Est-ce ton père ?
Les joues de l’enfant devinrent rouges. « S’est-elle aventurée trop loin ? » s’inquiéta Wellan. Farrell s’approcha de Jenifael et posa une main amicale sur sa frêle épaule.
— Je sais des choses…, murmura-t-elle.
— Son frère est un Immortel ! ajouta Liam pour la protéger.
— C’est lui qui t’a expliqué le fonctionnement du panthéon ? voulut savoir Farrell.
— Pas tout à fait…
— C’est moi, avoua Lassa.
Les yeux pâles du professeur se tournèrent vers le porteur de lumière. Il n’ignorait certes pas qui était l’enfant et qui lui avait enseigné tout ce qu’il savait.
— J’imagine que tu possèdes des connaissances beaucoup plus vastes que les miennes à ce sujet. Que dirais-tu de donner ce cours avec moi ? suggéra amicalement Farrell.
Il emmena Lassa s’asseoir près de lui sur le plus gros des coussins et l’encouragea à raconter à ses amis ce qu’Abnar lui avait dit au sujet du peuple céleste. Wellan aimait bien la façon dont Farrell traitait ses élèves : il ne s’imposait pas en maître comme Elund, mais il s’efforçait au contraire de rester à leur niveau. Wellan écouta les explications du Prince de Zénor et fut bien surpris d’apprendre qu’il y avait des dieux supérieurs et des dieux inférieurs. Contrairement à ce qu’il avait toujours pensé, ce n’étaient pas des Immortels qui les servaient, mais des créatures étranges parentes avec les Fées.
Farrell établit ensuite la relation entre le monde physique et le monde divin. Tous les enfants l’écoutèrent avec attention. Il y avait dans sa voix et son regard une autorité qui les captivait tous. Wellan ne put s’empêcher de penser que le renégat avait enfin trouvé sa véritable place dans l’univers.
* *
*
Wellan ne revit Farrell qu’au repas du soir, dans le hall d’Emeraude Ier. Afin de respecter les dernières volontés de son défunt magicien, le monarque avait fait préparer une grande fête. Les enfants n’y étant pas conviés, Swan et Farrell avaient demandé à Armène de s’occuper de leurs fils pendant quelques heures. Le grand chef circula parmi la foule bruyante. Une servante lui remit une coupe de vin, fit une courbette et disparut au milieu des convives.
Pendant que son épouse bavardait avec Kagan et Wimme, Farrell rejoignit Wellan qui, comme c’était son habitude, promenait son regard sur toute rassemblée. Le paysan leva son gobelet à la santé du Chevalier, lui arrachant un sourire.
— J’espère que vous avez apprécié mon cours, ricana le nouveau professeur.
— Ce n’était pas mal du tout, admit Wellan. Je dirais même que c’était plutôt instructif.
— Tel que je vous connais, vous avez sans doute déjà utilisé le médaillon.
Le visage du grand chef s’assombrit.
— Avez-vous éprouvé des ennuis ? s’inquiéta Farrell.
— Le voyage a été brutal, mais réussi. J’avais décidé de visiter le château de mon enfance et j’y suis arrivé tandis que mon père se mourait. Ce joyau est d’une puissance incroyable. Danalieth a vraiment fait un beau cadeau aux Elfes.
— Mes condoléances pour votre père, offrit le magicien, plus sérieux.
— Il a vécu une longue vie et il méritait le repos éternel. Dites-moi, Hadrian se servait-il souvent de ce bijou magique ?
— Je l’ai vu l’utiliser une bonne vingtaine de fois.
— Pourrais-je l’utiliser pour espionner Amecareth ?
— Probablement, mais comprenez-vous le langage des insectes ?
Il avait raison. Même s’il avait parcouru tout le royaume de l’Empereur Noir, il n’aurait probablement pas compris ce qui s’y passait.
Farrell lui donna une claque amicale dans le dos et poursuivit sa route. Wellan vit alors Kira, recroquevillée sur son siège, une coupe à la main. Il projeta sa conscience vers elle et ressentit sa détresse.
Anxieux, le grand chef déposa son gobelet d’argent sur le plateau d’un serviteur qui venait en sens inverse et marcha vers la princesse mauve. Kira ne parut pas surprise de le voir se tirer un banc près d’elle.
— Nous avons failli avoir de gros ennuis, murmura-t-elle pour que les autres ne l’entendent pas. La nuit dernière, Sage m’a raconté, le plus innocemment du monde, qu’il entendait des cliquetis dans ma tête.
Le visage de Wellan devint crayeux. Kira saisit aussitôt ses mains pour le rassurer.
— Le danger est passé. Dylan est venu à mon secours.
— Dylan ?
Kira lui raconta sa terrible nuit et l’intervention de son frère de lumière. Avant que Wellan puisse lui faire connaître sa crainte d’un nouveau piège, le héraut d’Émeraude Ier frappa son sceptre doré sur le sol, appelant les convives à table.
— Tu sais bien que je serai plus prudente à l’avenir, lui souffla Kira avant de prendre sa place auprès de son tuteur.
« Y a-t-il autre chose que je devrais savoir ? » se tracassa le grand Chevalier en marchant vers son épouse. Assis dans un confortable fauteuil, le vieux souverain rappela brièvement les précieux services que lui avait rendus Elund. Sa mort l’affectait énormément, mais il faisait de gros efforts pour contenir sa peine. Kira glissa sa main dans celle du roi. Emeraude Ier lui sourit et accepta de prendre une bouchée pour lui faire plaisir.
Wellan mangea en s’intéressant tour à tour à chacun de ses soldats. Wanda rayonnait de bonheur avec son ventre bien rond. À ses côtés, Falcon racontait à ceux qui voulaient l’entendre tous les petits détails de sa grossesse. Toujours aussi amoureux d’Ariane, le capitaine Kardey susurrait des mots doux à son oreille. Ravie, la Fée arborait un sourire épanoui.
« Ils méritent cette pause », songea le grand chef. Une énergie familière attira son attention à la porte de la grande salle, Jenifael venait d’entrer. Au lieu de contourner la table du roi, comme l’exigeait le protocole, elle plongea sous la nappe et marcha à quatre pattes jusqu’aux longues jambes de son père. Wellan se pencha, la saisit par les bras et la hissa sur ses genoux.
— Mais qu’est-ce que tu fais ici ? chuchota-t-il en espérant qu’elle n’avait pas importuné les invités en passant sous la table.
— Je t’aime, papa ! s’exclama-t-elle en jetant ses bras autour de son cou.
Wellan aperçut le regard amusé de Bridgess. S’agissait-il d’un autre complot de la part des femmes de sa vie ?
— Réponds à ma question, Jeni.
— Je ne pouvais pas dormir en pensant à tous les dangers qui te guettent sur la côte. Il fallait que je vienne te donner du courage.
— On dirait plutôt que c’est toi qui en a besoin d’une bonne dose, remarqua-t-il.
— Ce ne serait pas de refus, tu sais.
Elle serra davantage Wellan en lui transmettant une vague d’amour qui fit sourire ses compagnons. Le père ferma les yeux avec bonheur, puis se rappela que Bridgess et lui avaient décidé, lorsque Jenifael était toute petite, qu’ils ne lui accorderaient pas de traitement de faveur, afin qu’elle devienne un jour un bon Chevalier. Ils agissaient avec respect, amour et justice envers elle et résistaient de leur mieux à leur envie de la gâter.
— Le roi n’a pas invité les enfants à sa table ce soir, jeune demoiselle, la réprimanda Wellan.
— Je ne suis pas venue ici pour manger, juste pour être dans tes bras. Demain, à mon réveil, tu seras déjà parti avec maman. Je ne te verrai pas pendant quarante jours…
— Il serait bien cruel de la chasser, insinua Bergeau.
Wellan aurait préféré que son frère d’armes n’intervienne pas, mais avant qu’il puisse ouvrir la bouche, tous les autres se rangèrent du côté du Bergeau. Désemparé, le grand chef chercha un appui du côté de son épouse.
— Pourquoi n’allez-vous pas prendre l’air tous les deux dès que tu auras fini de manger ? suggéra-t-elle.
— Oh oui, papa ! s’enthousiasma Jenifael en caressant le visage de son père.
— Tu viens encore de te faire avoir, mon vieux, rigola Jasson en levant son verre à la santé de Wellan.
Le grand chef se tourna vers Émeraude Ier pour s’assurer que cette visite inattendue ne le contrariait pas, mais il constata que le roi dormait dans son fauteuil.
— Tu ne peux pas lui refuser ce plaisir, Wellan, insista Nogait.
Le grand chef se tourna vers le jeune marié à l’air espiègle. À ses côtés, Amayelle souriait en espérant aussi qu’il morde à l’hameçon.
— Il est grand temps que je vous renvoie tous sur la côte ! s’esclaffa Wellan. Vous avez beaucoup trop de temps libre !
Il termina son repas malgré la présence de sa fille sur ses genoux. Puis, lorsqu’il s’essuya enfin les mains, la petite l’éloigna de la table. Ils quittèrent le hall au milieu des éclats de rire et des moqueries des Chevaliers.
Wellan et Jenifael sortirent du palais et marchèrent dans la grande cour à peine éclairée par quelques flambeaux. L’air était frais et le ciel d’encre parsemé d’étoiles. Le grand Chevalier sonda sa fille. Il capta sa fierté. Il n’arrivait pas souvent qu’elle se retrouve ainsi seule avec son père.
— Farrell est un bon maître, déclara-t-elle en levant son mignon petit visage vers lui. Il est très différent d’Elund.
— De quelle façon ? voulut savoir Wellan.
— Il nous fait surtout travailler en groupe plutôt que seuls.
— Tu aimes ça ?
— Oui, beaucoup. Liam, Lassa et moi, nous sommes vraiment efficaces lorsque nous unissons nos forces. Nous voyons les problèmes avec des yeux différents, alors nous les réglons plus rapidement.
— Il faudrait aussi que tu apprennes à connaître les autres élèves de ta classe, Jenifael, car un jour tu seras appelée à travailler avec eux également. Tu ne seras pas toujours en mission avec Liam ou Lassa.
— Je les connais déjà tous, papa. Aujourd’hui, j’ai fait un peu de lecture avec Ambre et Nikelai et j’ai aidé Sora et Andaraniel à créer un beau château dans le bac de sable. Mais je préfère effectuer les expériences de groupe avec mes deux meilleurs amis.
Tant qu’il s’agirait de jeux innocents ou éducatifs, Wellan ne s’y opposerait pas. Mais il garderait très certainement l’œil sur ces deux garçons lorsqu’ils atteindraient la puberté.
— Tu t’inquiètes toujours pour moi, le taquina Jenifael.
— C’est le lot d’un père, déclara-t-il en la grimpant sur ses épaules.
Elle passa ses petits bras sous sa gorge et appuya son menton sur sa tête en regardant le ciel avec lui. Il lui avait raconté jadis qu’il existait d’autres univers là-haut qui connaissaient les mêmes joies et les mêmes peines que le leur.
— Est-ce que nous pourrons les visiter un jour ? demanda la petite en toute innocence.
— À moins qu’il nous pousse des ailes comme les oiseaux, je ne crois pas que ce soit possible, ma chérie. De toute façon, il y a tellement de choses que nous ignorons sur notre propre monde. Je pense qu’il serait plus raisonnable de commencer par l’explorer avant de diriger nos pas ailleurs.
— La guerre sera probablement finie quand je serai grande. Les Chevaliers d’Emeraude deviendront alors des explorateurs. Ils compléteront les cartes de la bibliothèque où il y a encore de grands espaces inconnus.
— C’est une bonne idée.
— Et si tu n’es pas trop vieux, nous t’emmènerons avec nous.
— Quoi ! fit mine de s’offenser Wellan.
Il la fit basculer en se penchant vers l’avant et la chatouilla jusqu’à ce qu’elle demande grâce. Profondément heureux, il la bécota dans le cou en remerciant Theandras pour la millième fois de lui avoir donné une enfant aussi parfaite.
Lorsqu’il voulut la reconduire à son dortoir, Jenifael se mit à protester. Le grand chef lui rappela que si elle voulait un jour devenir Ecuyer, il lui fallait apprendre à obéir sans rouspéter. Elle baissa aussitôt les yeux. Wellan sentit son petit cœur se serrer dans sa poitrine, mais il ne devait pas céder. Il lui aurait été facile de la ramener à l’aile des Chevaliers et de la laisser dormir entre Bridgess et lui, mais il risquait une autre scène au matin et il ne pouvait plus retarder son départ pour la côte. Il la porta donc jusqu’au deuxième étage du palais. Il marcha sans bruit entre les nombreuses couchettes du dortoir où les autres fillettes dormaient à poings fermés. Il déposa Jenifael et s’accroupit près du petit lit.
— Comporte-toi bien en notre absence, lui recommanda-t-il.
— Vous me parlerez tous les soirs avec votre esprit, maman et toi ?
— Oui et je demanderai aussi à Farrell si tu t’es bien conduite en classe.
— Je ne vous ferai pas honte.
— Je sais.
Il l’embrassa sur le front et quitta la pièce sombre. « Il n’est pas toujours facile d’être père », pensa-t-il en retournant dans le hall. Il croisa Swan et Farrell qui avaient déjà quitté la fête pour passer un peu de temps seuls, sans les enfants. Wellan les salua de la tête sans les importuner.
* *
*
Swan accompagna son époux dans l’ancienne tour d’Elund. Le changement de décor du premier étage la dérouta quelque peu. Farrell lui expliqua que cette pièce avait été bien trop encombrée du vivant d’Élund. D’après lui, l’espace et la lumière étaient essentiels au développement de l’esprit des enfants, alors il avait vidé toute la classe et fait installer un océan de coussins.
— Mais que font-ils lorsqu’ils doivent écrire ?
— Nous ne sommes pas encore rendus là, affirma Farrell, mais je préférerais qu’ils le fassent de façon surnaturelle.
Avec un sourire moqueur, il matérialisa un petit tableau noir dans une de ses mains et une craie blanche dans l’autre en observant la réaction de son épouse.
— Mais comment as-tu fait ça ? s’étonna Swan. Personne ici n’est capable de créer des objets à partir de rien du tout !
— Un jour, je te dévoilerai où j’ai appris cette magie, mais pas cette nuit. Puisque Armène a décidé de garder les enfants dans sa tour, je suggère que nous nous occupions autrement.
Il voulut lui arracher un baiser, mais elle le repoussa en fronçant les sourcils.
— Est-ce la même que tu as utilisée pour faire briller le soleil sur le Château de Zénor ?
— Plus ou moins…
Il s’empara de ses lèvres et ils s’embrassèrent un long moment. Sans avertissement, Swan se dégagea une fois de plus de son emprise. Espiègle, elle s’élança dans l’escalier qui menait à l’étage supérieur. Farrell laissa tomber la craie et le tableau pour la suivre.
Swan fit quelques pas dans l’ancienne chambre d’Élund, ébahie par les améliorations qu’y avait apportées son époux. Les étagères avaient disparu et le gros lit de bois massif avait été remplacé par une couchette plus large et plus basse auprès de laquelle reposait un berceau. Un peu plus loin se trouvaient une table de travail, quelques chaises de bois et une énorme armoire munie d’un cadenas.
— Que gardes-tu là-dedans ? demanda-t-elle à Farrell qui venait de s’arrêter derrière elle.
— Les potions et les flacons du vieux magicien, répondit-il en lui enlaçant amoureusement la taille. Il n’est pas question de les laisser à la portée de jeunes enfants.
— Tu es un homme prudent, toi, dis donc.
Farrell la fit pivoter et ils échangèrent un baiser passionné. Farrell la fit reculer jusqu’à leur lit où il la poussa. Swan tomba sur le dos en riant. Il se jeta sur elle pour continuer de la séduire.*